Med Sci (Paris) 2023 ; 39 : 234–245Génétique des maladies rénales : du diagnostic à la thérapeutique
Les grandes avancées en néphro-génétique pédiatrique
Major advances in pediatric nephro-genetics
Marguerite Hureaux1,2,3, Laurence Heidet3,4,5, Rosa Vargas-Poussou1,3,5 et Guillaume Dorval1,3,6*
1 Service de médecine génomique des maladies rares, AP-HP, université Paris Cité, France
2 Inserm U970, Paris CardioVascular Research Center, université Paris Cité, faculté de médecine, France
3 Centre de référence des maladies rénales héréditaires de l’enfant et de l’adulte MARHEA, hôpital Necker-Enfants Malades, Paris, France
4 Service de néphrologie pédiatrique, AP-HP, université Paris Cité, France
5 CNRS, centre de recherche des Cordeliers, Inserm UMRS 1138, Sorbonne université, université Paris Cité, France
6 Inserm U1163, Laboratoire des maladies rénales héréditaires, institut Imagine, université Paris Cité, France
* guillaume.dorval@aphp.fr
Résumé
L’essor de la génétique au cours des dernières décennies a permis des avancées majeures dans la compréhension des mécanismes conduisant aux maladies rénales héréditaires. Des premières études par clonage positionnel jusqu’à l’avènement du séquençage à haut débit (NGS), les techniques d’analyse du génome sont devenues de plus en plus performantes, avec un niveau de résolution extraordinaire. Les prix de séquençage se sont effondrés, passant d’un million de dollars (environ 940 millions d’euros) pour le séquençage du génome de James Watson en 2008, à quelques centaines d’euros pour le séquençage d’un génome aujourd’hui. Le diagnostic moléculaire tient ainsi une place centrale pour le diagnostic des patients et influe sur la prise en charge thérapeutique dans de nombreuses situations. Mais si le NGS est un outil performant pour l’identification de variants impliqués dans les maladies, il expose au risque de surinterprétation de certains variants, conduisant à des diagnostics erronés. Dans cette revue, nous proposons une brève rétrospective des étapes essentielles qui ont conduit aux connaissances actuelles et au développement du NGS pour l’étude des néphropathies héréditaires de l’enfant. Nous développerons ensuite les principales néphropathies héréditaires et les mécanismes moléculaires sous-jacents.
Abstract
The rise of genetics in the last decades has allowed major advances in the understanding of the mechanisms leading to inherited kidney diseases. From the first positional cloning studies to the advent of high-throughput sequencing (NGS), genome analysis technologies have become increasingly efficient, with an extraordinary level of resolution. Moreover, sequencing prices have decreased from one million dollars for the sequencing of James Watson’s genome in 2008, to a few hundred dollars for the sequencing of a genome today. Thus, molecular diagnosis has a central place in the diagnosis of these patients and influences the therapeutic management in many situations. However, although NGS is a powerful tool for the identification of variants involved in diseases, it also exposes to the risk of over-interpretation of certain variants, leading to erroneous diagnoses, requiring the use of specialists. In this review, we first propose a brief retrospective of the essential steps that led to the current knowledge and the development of NGS for the study of hereditary nephropathies in children. This review is then an opportunity to present the main hereditary nephropathies and the underlying molecular mechanisms. Among them, we emphasize ciliopathies, congenital anomalies of the kidney and urinary tract, podocytopathies and tubulopathies.
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